Maman solo.
Sur la déclaration d’impôts.
Mère isolée,
Ouais, ça sonne bien...
Mais dans la vraie vie,
C’est moins stylé.

Seule à gérer les mômes,
Les lessives, les mômes,
Les devoirs, les drames,
Et les fins de mois infâmes.

Sacrifiée,
Mais pas effacée.
Fatiguée,
Mais pas brisée.
Je tombe,
Mais j’me relève,
Toujours prête,
Toujours brève.

Portée par un amour XXL,
Et des nuits trop courtes pour tout faire.
Présente,
Parfois sous conditionnelle,
Mais toujours sincère.

J’empile les tâches,
Je cours sans relâche,
Pas le temps pour la panique,
Je gère tout, même le tragique.
Une main pour le taf,
L’autre pour les gosses,
Et le cœur…
Qui bat, même quand tout explose.

Telle une automate,
Avec des cernes pour stigmates.
Mais sous les couches de fatigue,
Y’a du courage,
Pas du maquillage.

Aujourd’hui,
Ils sont grands.
Ados, bruyants, flamboyants.
Restos, concerts, scènes de slam…
Pendant qu’j’me redécouvre,
Sans drame.

Je sors de ma tanière,
Je ferme la parenthèse,
Et tout s’apaise.
Le nid se vide,
Le cœur hésite,
Mais j’me dis :
Faut que j’invente la suite.

Seule ce soir,
Comme tant de soirs.
Je scrolle,
Je zappe,
Je like…
Mais ce soir, j’me choisis moi, pas leurs vies.

Maman solo,
Sur la déclaration d’impôts.
Mère isolée,
Terme galvaudé.

Mais maman debout,
Encore et jusqu’au bout.

J’ai tenu la maison,
Contre vents, contre raison.
Et aujourd’hui, j’me regarde et j’me dis :

« Maman solo ? Non.
Maman solide. »